Charneux : Pereboom 1865
Bref historique
1865 : au pinceau sur la porte d’accès intérieure gauche
1865 Constant Leyser : sur un panneau intérieur côté droit à côté des claviers.
1892 : au crayon sans signature sur la porte d’accès de gauche
1906 Schoebben Gustaav à Tongres : sur la porte d’accès gauche
1912 Noduls Jules à Tongres
1918 Bultot : Sur le porte-vent positif dans le socle.
1936 Orgue restauré en 1936 par Osc. Aneessens Courtrai
1980 Relevage important en 1980 par la maison Thomas de Ster Francorchamps
Analyse des documents d’archives déposés au presbytère de la fabrique d’église de l’église de Charneux.
30 octobre 1864 signature d’un contrat entre la fabrique et l’entreprise Pereboom et Leyser 134 frs en acompte de paiement pour la nourriture et le logement des ouvriers pour le placement d’un orgue. Dans cette somme sont compris 50frs pour deux portes latérales au buffet.
27 juillet 1865 : acompte de 1000 frs du 1er paiement pour le nouvel orgue
1 septembre 1865 : reçu de 3000 frs en guise de 2e acompte
19 septembre 1865 : reçu de 1250 frs. Il est stipulé dans ce document que 750 frs sont la moitié du prix de l’ancien orgue.
27 octobre 1866 : (l’orgue est placé le 1er septembre 1865) reçu de 750 frs pour la seconde moitié de l’ancien orgue.
Commande à un menuisier local de fournir :
Une caisse pour couvrir les tuyaux de l’orgue
Un banc à l’orgue en cerisier
Une planche en chêne à l’orgue
Un assemblage en sapin pour couvrir le soufflet
Une planche à l’orgue (intérieur)
Une échelle de cinq mètres
1912 : payement à Leyser pour l’entretien de l’orgue 35 frs
1914 : réparation pour 15 frs
1920 à 1924 payements à Bultot pour l’entretien de l’orgue (de 30 à 50 frs)
1936 : « Dimanche 29 novembre 1936 à 2 ½ heures : Inauguration des orgues et Concert de Musique Religieuse »
L’organiste est Émile Lacrosse (organiste à Thimister). Les chants sont exécutés par la chorale « La Royale Grégorienne » de Dison sous la direction de Jacques Doome lauréat du Conservatoire de Bruxelles.
Restauration par la firme Oscar Aneessens-Marinus de Courtrai. Le programme du concert parle de restauration sans autres précisions. La firme a placé un pédalier en palissandre, concave et cintré (qui est conservé à la console) et un ventilateur.
Un document daté du 29 janvier 1937 signé Paul Nolens, vicaire, nous apporte d’autres informations :
Quatre facteurs d’orgues ont remis une offre : Joris de Renaix, Delmotte de Tournai, Tramaseur de Liège et Aneessens qui est le moins cher et qui apportait des garanties pour avoir restauré un orgue à Ostende, ainsi que ceux de Thimister, La Minerie…
Les travaux on porté sur :
Le placement d’un ventilateur de marque Meidengen (Suisse) de 8 chevaux qui a été placé dans le petit réduit (découvert pendant les travaux) derrière l’emplacement du soufflet. Il y avait déjà un moteur de forge qui faisait beaucoup de bruit. Il se trouvait derrière l’orgue dans la tour.
Tout l’instrument a été démonté tuyau par tuyau. Des oreilles ont été soudées aux tuyaux de la façade car ils ne tenaient plus le ton.
La soubasse de pédale était trop forte. Des petits trous ont été forés dans ces tuyaux et on y a placé des clapets de réglage.
La bombarde était trop forte et du feutre a été placé sur les anches.
La boite d’expression a été réglée en la feutrant de haut en bas et en y ajoutant des ressorts de cuivre. La transmission a été transformée.
Malgré cela elle ne donnait pas encore assez parce qu’elle était cachée et encastrée derrière le grand orgue. De cette façon, son effet est diminué de beaucoup .
Le récit est donc mal placé, à défaut d’espace l’orgue devrait être avancé de 50 cm au moins, pour gagner de la place.
Les travaux de 1936 ne parlent pas de transformation d’un jeu en quinte. Or ce jeu était pourtant bien là dans les années 1960.
1938 à 1941 : payements à Aneessens pour l’entretien de l’orgue
15 Février 1958 : Réparations, sans information, pour la somme de 5.000Frs par Ernt Kühn d’Eupen.
2 décembre 1959 : Classement de l’église y compris l’orgue
17 mai 1967 : Sur la demande de la firme Liégeois qui entreprend la restauration des peintures, un rapport est rédigé par l’abbé Nolens. Son évaluation est de 1 million de frs buffet compris. Un jeu est évalué à 40.000 frs sans le buffet.
Dans ce rapport relativement succinct, il critique à juste titre le placement du soufflet loin de l’instrument et le manque de stabilité de la pression.
21 mars 1968 un document de l’Abbé Nolens stipule:
- Il faut un nettoyage fondamental.
- Le récit est instable il faut lui ajouter un petit soufflet complémentaire
- Éviter à tout prix de placer une boite expressive pour deux raisons :
1/ L’orgue est trop touffu. Si l’on met une boite expressive, cela constituera un freinage formidable du récit qui se trouve en haut.
2/ Une boite expressive est hors style avec cet orgue baroque et non pas romantique
4 juin 1968 : La fabrique a fait une demande à André Thomas pour des travaux sur l’orgue.
Monsieur Thomas proposait un nettoyage complet de l’orgue.
Grand-Orgue
Clairon 4’
Trompette haut et bas
Fourniture
Gambe 8
Doublette 2’
Flûte 4’ : 5 tuyaux bouchés, 27 à cheminée, 24 coniques
Bourdon 8’( octave grave en bois)
Flûte 8’ traversière : tous les tuyaux sont en bois. (les graves communs avec le bourdon 8)
Bourdon 16’ (2 octaves graves en bois)
Prestant 4’
Cornet V :
Montre 8’
Positif
Basson Hautbois
Doublette 2
Flûte 4 : 6 tuyaux bouchés, 26 à cheminée, 24 coniques.
mélophone
Dolce 4
Prestant 4
Salicional 8
Bourdon 8 : octave grave en bois commune avec le bourdon.
Pédalier de 25 notes :
Bombarde 16
Flûte 8 (tuyaux ouverts)
Soubasse 16 (tuyaux ouverts)
La boite expressive
L’étude des archives témoigne « d’une tentative » de remise en place des jalousies dans les années 1937, jamais aboutie et pour cause, nous connaissons maintenant l’impossibilité de placer un tel dispositif.
Cependant lors de la rédaction du cahier des charges, nous ne pouvions pas savoir que les marques laissées sur le meuble représentaient cette tentative et n’étaient pas originelles…
Le travail sur le terrain a permis de découvrir un instrument de Pereboom presque identique à celui de Charneux : l’orgue de Vreren (1873) près de Tongres. Cet orgue ne fonctionne plus, mais est conservé dans son état d’origine.
Merci à Guido Schumacher pour ses recherches.
Fait unique : cette visite nous a révélé un type de boite expressive jamais étudiée à ce jour. En effet, pas moins de 108 petits volets mobiles garnissaient la face avant et les côtés de la boite et s’ouvrent vers l’intérieur de la boite ! (les grandes jalousies classiques pivotent toujours vers l’extérieur)